Je reviens cette fois pour te parler de ce grand grand classique de la Cartomancie Française, le Grand Etteilla qui a été récemment réédité chez Grimaud Cartomancie.

Quand j’ai essayé de me le procurer il y a trois ans, ça n’était pas le cas, et c’était un jeu pas facile à chopper à un prix abordable.

Quand je dis abordable, je parle d’une moyenne de 20€/30€ car je suis toujours une radine.

J’avais dégoté ce jeu dans un lot ayant appartenu à une mamie récemment partie vivre d’autres aventures. Son petit fils avait décidé de tout vendre, et par chance, à moi. Le lot était intense, les jeux plus interessants les uns que les autres. Line, je te remercie régulièrement pour cette passation, tirer avec ta collection est toujours un moment précieux.

Ce deck en particulier date des années 70, tu peux le voir sur l’annotation qu’a fait Line dans l’intérieur de la boite. Elle s’est offert ce jeu en 1978 pour une soirée Tarot avec ses ami.es. Cette histoire me ravie, cette annotation rend mon jeu unique, je trouve ça trop précieux.

Sincèrement, en le prenant, je me suis dit, ce jeu, c’est un jeu qui m’a un peu fait un effet bof quand je l’ai enfin eu entre les mains. Tu sais quand tu souhaites tellement quelque chose que tu peux facilement être déçu… Ben là c’était un peu mon cas, je pense que ce dos flashy vert caca d’oie transgénique est en grande partie la raison de mon « meh »… Les couleurs des cartes également me semblent un peu saturées… Il m’a fait le même effet que le film le Big Lebowski, on me l’avait trop vendu et finalement c’était pas si ouf. Et là j’avais personne à blâmer, je m’étais saucée dessus toute seule.

Je m’étais donc dis, là, que ma review serait sûrement mitigée, et pour autant, en le prenant à nouveau en main, en prenant le temps de le regarder bien, de réfléchir aux cartes que j’allais te présenter, je retombe amoureuse. J’ai vraiment un truc spécial avec l’oeuvre ésotérique d’Etteilla.

Je ne suis pas hyper au clair avec Etteilla lui même et ses théories egyptianisantes… Meh… vraiment… pas… Mais pour une raison qui m’échappe, les decks anciens issus de ses travaux me font tourner la tête.

Sur la base d’un tarot tout ce qu’il y a de plus classique, nous avons nos 78 cartes, 22 arcanes majeurs et 56 mineurs. Les mineurs sont classiquement réparties entre les batons, les épées, les coupes et les deniers. Les lames majeures quant à elles sont différentes, on ne retrouve pas forcément les arcanes classiques, et je pense que c’est pour ça que je leur voue un amour particulier.

REGARDE MOI LA BEAUTE DE CES CARTES ! Oui, je cris, et alors, c’est l’excitation.

Je ne vais pas prétendre connaitre le jeu sur le bout des doigts, la logique d’Etteilla est assez spécifique, déjà tu peux le voir, les cartes sont notées de 1 à 78, l’ordre qu’il a choisi lui est propre.

Les majeurs sont de 1 à 21 et la 78. (On sent quand même un peu la personne qui voulait se démarquer hein). Il y a tout un trip religieux autours du livre de Thot et de la création par dieu, si jamais tu veux que j’en parle, fais moi signe, sinon je vais vraiment partir dans des longueurs là.

Je te laisse faire tes observations si tu as ce jeu en ta possession, c’est vraiment une oeuvre spéciale dans laquelle tu peux te perdre des heures.

Il a cependant, soyons honnêtes, un petit côté « snob-sachant » qui peut le rendre un peu hostile de prime abord, mais si tu as un coup de coeur, je pense qu’il mérite vraiment que tu te penches sur lui.

Etteilla, Jean-Baptiste Aillette de son nom civil est né en 1738 et est mort en en 1791, il aurait fait imprimer sa version du tarot entre 1788-1789. Le livret ne nous dit pas explicitement de quand date cette version, s’il s’agit bien de sa création à lui ou d’un tarot revisité par la suite, je crois cependant ne pas me tromper en te disant qu’il s’agit bien de la reproduction de celui qu’il a (fait ?) dessiné.

Vu que je risque de vraiment me perdre dans ma folie d’amour, je vais écourter en reprenant les points importants de ce jeu :

Prix : 20/25 sous la réédition la plus récente. Une 50 d’euro les version des 70’s. Je n’ose pas imaginer si tu en trouves un original du 18e.

Année de parution : Je crois que la nouvelle édition date de 2022. Celui que j’ai des années 70.

Rareté : Actuellement pas du tout, tu tapes dans un arbre il y en a dix qui tombent !

Nombre de Cartes : 78

Livret : Anglais et Français, un peu complexe quand même.

Dos réversible : Oui, mais très moche.

Prise en main : Taille classique de cartes de tarot, j’aime beaucoup, elles glissent bien, c’est validé.

Intuitivité : Modérée bof, les mots clés en haut et en bas, en français et en anglais, c’est pas sexy.

Inclusivité : Ahem.

Gênance : Oui bien sur, des égyptiens plus blanc.hes qu’un navet rapé trois fois, c’est pas folichon. Une fetichisation / exotisation de la culture égyptienne… Bon. Mais j’assume, je l’aime.

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Si jamais tu décides de craquer sur ce tarot, sache quand même qu’il est complexe, c’est pas infaisable, mais c’est pas forcément celui que je te conseillerais pour commencer la cartomancie, le livret ne te suffira surement pas, je le trouve un peu compliqué, les tirages sont difficiles, longs, contiennent beaucoup de cartes. Il va te falloir t’affranchir du livret pour faire ta tambouille.

Pour autant, il mérite clairement que tu te remontes les manches.

C’est pas mon preféré des jeux, mais je lui pardonne tout quand même, je lui mets donc la note de 8/10.

J’ai longtemps hésité à mettre 9/10, mais ce dos, c’est vraiment trop pour mes rétines.